Shiatsu, Sensorialité et Sensibilité

Hypersensible ?

1 personne sur 5 dans le monde aujourd’hui posséderait cette particularité de ressentir les émotions de façon plus intense que la moyenne, leurs propres émotions, les états émotionnels de ceux qui les entourent, et cela peut causer bien des difficultés au quotidien : fatigue, nervosité, réactivité, modification de l’humeur, …

La personne avec hypersensibilité est décrite avec certains aspects plus développés que la moyenne de la population comme l’intuition, l’esprit d’analyse, aimer aller au fond des choses, l’empathie, se soucier davantage des problèmes de son entourage, difficulté pour faire des choix ou prendre une décision car elle perçoit plus de détails et analyse le pour/contre, capacité à percevoir les petits changements dans une pièce où elle entre, sur la tenue d’une personne qu’elle rencontre. Elle est plus facilement stressée et agacée par la foule et le bruit, se laisse plus vite déborder par ses sens, plus réactive aux stimuli, n’aime pas les films d’horreur ou violents, pleure plus fréquemment et facilement, plus sensible aux critiques, préfère le travail au calme….

Dans cet article, je souhaite attirer l’attention et faire un rapprochement entre sensibilité et sensorialité. Il est souvent évoqué la sensibilité pour parler de l’intensité avec laquelle les émotions sont vécues. Or une émotion se crée notamment à partir de sensations corporelles éprouvées et de l’interprétation de ses sensations par le cerveau. Celui-ci produit ensuite une réponse, qui peut prendre la forme d’une émotion.

Ainsi, il me semble important de ne pas sous-estimer la part de la sensorialité : ce que nos sens captent, la quantité et la manière dont ils captent les informations issues de l’environnement, la capacité à trier et filtrer ces informations, impactent notre compréhension du monde, nos comportements, nos réactions, donc nos relations.

De façon très synthétique et simplifiée, voici une présentation et illustration de notre fonctionnement sensoriel. Nous recevons les informations sensorielles via 7 canaux sensoriels (auditif, visuel, gustatif, olfactif, tactile, proprioceptif et vestibulaire). Ils peuvent être plus ou moins sensibles, c’est ce qu’on appelle le seuil de perception : il existe un seuil de perception moyen, c’est-à-dire un degré de stimuli à partir duquel un individu ressent, perçoit une information par l’intermédiaire de ses canaux sensoriels. Parfois, le seuil de perception est plus bas que la moyenne, ce qui signifie qu’il faut peu d’information sensorielle à l’individu pour capter le message sensoriel, ce qui se retrouve dans l’hypersensibilité : par exemple, la personne peut être irritée par certains bruits, éblouie par la lumière, dérangée par des odeurs, des goûts, alors que les autres personnes autour d’elles ne le sont pas. Parfois le toucher est évité, parfois c’est la sensibilité douloureuse ou à la température qui est exacerbée. A l’inverse, un seuil de perception haut nécessitera beaucoup d’informations sensorielles, plus d’intensité afin que le message soit perçu. C’est le cas dans l’hyposensibilité, chez certaines personnes qui peuvent avoir du mal à garder un éveil suffisant par exemple, des personnes avachies, avec une apparence constante fatiguée…
Lorsque l’on capte beaucoup d’informations et de manière multi-sensorielle (plusieurs canaux avec un seuil de perception bas), cela peut créer un envahissement, une surcharge sensorielle qui peut être suivie d’une forte expression émotionnelle pour évacuer ce « trop plein » (colère soudaine, cris, accès de larmes, excitation incontrôlable…) ou un comportement d’évitement (faire plus de bruit pour couvrir le bruit ambiant, quitter la pièce, rechercher les ambiances calmes et l’isolement, se couper de ses sensations….). Chez certaines personnes hypersensibles, on peut voir s’installer avec le temps un mécanisme de protection : une coupure entre le corps et le psychisme avec un discours intellectualisé et la perte d’accès aux sensations corporelles. Ces comportements ne se font pas toujours consciemment et sont des mécanismes d’adaptation plus ou moins efficaces à l’environnement.

Afin de pouvoir mieux vivre son hypersensibilité, il me semble nécessaire de rétablir les connexions entre corps et psychisme, corps et mental, sensations corporelles et émotions. Cela permet de retrouver un contrôle pour les personnes qui subissent leurs états émotionnels au quotidien, de réguler leurs émotions et ne plus être débordées, de pouvoir alors vivre harmonieusement avec une grande sensibilité, qui permet, selon mon expérience, de vivre la vie avec intensité, présence, conscience, intuition, inspiration …

Lorsque la personne souhaite faire un travail plus approfondi autour de la prise de conscience de son hypersensibilité, afin de mieux la vivre au quotidien et être pleinement heureuse avec ce potentiel, je propose alors un accompagnement spécifique où peuvent être notamment proposés :

• Prise de conscience des manifestations corporelles et émotionnelles en lien avec l’environnement : déclencheurs et réponses comportementales. Comprendre le fonctionnement neurosensoriel.
• Développement de techniques de régulation émotionnelle
• Établissement d’un profil sensoriel
• Création d’aménagements sensoriels et environnementaux, selon les canaux impactés
• Séances de shiatsu

En effet, le shiatsu est une approche précieuse pour aider à réguler les systèmes sensoriel et nerveux, apaiser les émotions, reconnecter aux sensations corporelles en douceur, calmer le mental analytique.